Revue de presse - Les années 90 /1
1970 - 1980 - 1990 /1 - 1990 /2 ..
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Introduction à l’exposition à la galerie du Parvis
Saint Gilles décembre 1990

Jean Goldmann quarante ans d’un combat silencieux.

La Galerie du Parvis existe depuis quatre ans  grâce à quatre personnages. En premier lieu à M. Charles Picqué, Ministre –Président de la région de bruxelles-Capitale qui fut à l’origine de sa création. Ensuite Jean-paul Flament à qui incomba la mission difficile d’assumer le lancement et l’organisation de la galerie. Maintenant l’honneur aux dames : Anita Nardon, journaliste, écrivain et critique d’art. Sans ses conseils, sans son aide, jamais je n’aurais pu mener à bien depuis trois ans la mission qui me fut confiée par Charles Picqué -c’est-à-dire mettre l’art à la portée de tout un chacun, assurer le fonctionnement d’une galerie populaire sans être populiste et assurer la défense des artistes dont la situation précaire n’est pas un secret.

La quatrième personne dont je puis difficilement parler et qui m’assura de son aide est Jean Goldmann ou Jean Cimaise dans le monde de la presse. Lui aussi est journaliste et critique d’art mais surtout artiste. Et si j’ai quelques difficultés à parler de lui, c’est parce que tant parmi les sommités des médias, de la critique et du monde de  l’art l’ont fait avant moi et bien mieux. Comme me l’a dit récemment l’un de ses anciens compagnons Roger Somville : « Jean est d’une modestie suicidaire… » J’ai voulu mettre fin à cet état d’esprit. Dans un premier temps, à l’initiative de sa consœur Anita Nardon, j’ai réalisé à son intention une « Carte blanche ». Dans un deuxième temps, j’ai pris l’initiative de lui offrir une exposition retraçant quarante années de carrière. Son talent est chose certaine, mais l’homme est tellement altruiste qu’il a passé la majeure partie de cette carrière à défendre celle des autres avant la sienne.

Dans ce monde artistique où les dents sont longues et où la tendresse n’est pas la caractéristique principale, j’ai estimé qu’il était juste de le placer pour la première fois à l’avant-scène. C’est chose faite. Il exposera dans le cadre de la Galerie du Parvis en ce mois de décembre 1990.

J’ai parlé de l’homme, celui qui a écrit des milliers d’articles, soutenu des centaines d’artistes et des dizaines de galeries, restant toujours à l’arrière-plan. Il me reste à parler de son œuvre. Celle-ci peut se résumer en un seul mot : "Amour". Amour de l’homme, amour de la femme, mai surtout de l’être humain dans sa vulnérabilité et Jean Goldmann, plus que la majorité d’entre nous a connu la souffrance. Les artistes sont les moins bien lotis dans notre société et portant, sans eux, nous vivrions dans un monde terne et vide d’espoir. C’est leur talent et leur génie souvent qui nous rendent la vie supportable, car ils pensent à notre devenir et nous ne pensons qu’à notre présent. Voilà l’œuvre de Jean Goldmann : un cri, un hurlement d’amour nous mettant en garde devant l’insensibilité de notre société. Chacune de ses toiles, de ses gravures nous remet en question. Je pense qu’il est bon de tenir compte de ses avertissements

Daniel Van Wiemes

Jean Goldmann « Voor wie kunst een veelvoud van schoonheid is….

Als een fijne collega ligt de betekeneis van Jean Goldmann op diverse terreinen. Hij toont een gerijpte creativiteit als beeldend kunstenaar, maar daarnaast beschikt hij over talent, inzicht en kennis om het werk van andere kunstenaars te peilen en op een passende wijze in zijn teksten voor te stellent. In onze tumultueuse tijd zijn mensen als Jean Goldmann eerder zeldzaam. Zij vertegenwoordige integriteit, openheid en liefde voor het goede en de schoonheid.

Remi de Cnodder - Kunstcriticus

L’homme Jean Goldmann c’est pour moi l’incarnation de la probité et de la fidélité. L’artiste Goldmann, c’est à mes yeux une flamme ardente, un appel, un cri… Quant au critique, je voudrais saluer sa sensibilité, son regard, à la fois généreux et exigeant.

Rosine Lewin - Journaliste

Parler de Jean Goldmann, c’est parler d’un homme passe-muraille qui jamais dans sa vie de peintre et de critique n’est passé dans ce monde, notre monde, comme les philosophes entrent dans l’histoire, sans être prophète de son époque. Jean Goldmann s’est rendu maître non seulement de son art, mais aussi de la façon de parler de celui des autres.

Jean Goldmann, qui pour certains semblait être l’artiste du silence et le critique subtil est en réalité un homme qui regarde et contrairement à beaucoup qui voit. Comme aurait dit Kant « Je n’aime parler de Beau que lorsque j’ai du plaisir ». Jean Goldmann est de ceux-là.

Gil Massart - Radio Judaica

En tant que peintre, en tant que créateur, Jean Goldmann, à travers ses cartons de tapisserie, ses fresques, sa peinture et surtout ses dessins dont il montre aujourd’hui un choix si riche, a toujours tenté d’être « en prise direct avec la vie » (« Naar het leven » disait déjà notre Bruegel. Mais comme l’a déclaré Goldmann et cela lui ressemble comme un frère, « avec une sourdine sur le pot d’échappement pour mieux écouter le murmure des êtres, des pierres et des arbres ».

Jean Goldmann, c’est la recherche de chaleur humaine, de tendresse, de rencontres. Toute sa vie tend à protéger ce qui est fragile, vulnérable, vrai. Et la bataille menée ensemble depuis quarante ans pour le réalisme, pour un art authentique, pour un art public, contre le terrorisme intellectuel, contre un monde que l’idéologie dominante tente de réduire, de fragmenter, notre bataille commune pour sortir l’art de ses aliénations, pour retrouver la grande voie humaine, les gens, la rue, l’amour et la liberté, une autre manière de penser et de vivre, a scellé notre amitié.

Roger Somville

Parler de Jean en dix ou quinze lignes, c’est un peu tenter de résoudre la quadrature du cercle. Le peintre ? D’autres en ont parlé et mieux que je pourrais le faire. Il me reste l’Homme et c’est plus important. L’homme que je connais depuis plus de trente ans.
Je ne fus pas de Forces murales, de la bande à Somville ou Dubrunfaut- non - nous nous sommes connus à l’Innovation où nous travaillions comme étalagistes. Il sortait de Boitsfort, moi de Saint-Josse. Lui :Somville, moi : Maes- Deux mondes !  Mais la sympathie passe les idées, elle fut directe.
Les contraires s’attirent, paraît-il, et j’ai trouvé chez lui, sans que les années n’y jettent une ombre, une amitié sincère, une curiosité toujours en éveil et surtout, ce qui est important pour moi et pour lui certainement, le goût, le besoin profond de l’amitié et la pudeur des sentiments.
La vie l’a bousculé, il n’en veut à personne, ses valeurs personnelles auxquelles il tient ne sont pas des accidents et ne doivent rien à personne- toujours prêt pour l’aventure : celle du cœur, celle des actes- et si je dis « bonne chance, Ami pour ce qui est encore à venir », j’ai dit tout ce que je pense…

Pierre Dulieu

 

Ami, avant tout, Jean. Depuis 1970 à l’Académie de Boitsfort, nous avons usé ensemble notre ardeur à découvrir les techniques, les matières, toute la problématique de l’Art en gestation. Tant d’idée échangées, tant de camarades rencontrés, les expériences, les échec et les joies partagées sont le ciment de l’amitié que je ressens pour toi.

Critique. Egoïstement parce que depuis 1974 mon livre d’or s’illustre de tes articles. Tu as si bien compris ma démarche, mes aspirations à reproduire notre siècle aseptisé, consommateur de loisirs organisés, de vacances téléguidées, de sport commercial. Je t’en remercie.

Partenaire. Depuis plus de dix ans nous collaborons à l’organisation d’expositions et de catalogues dans une compréhension réciproque des exigences de l’autre.
Graveur peintre ; Pour toi l’essentiel sans doute. Depuis que je te connais, j’ai pu apprécier toutes les qualités qui font de toi un artiste. Ta modestie d’abord, devant l’Art majeur appréhendé avec honnêteté, scrupule, sensibilité, audace. Je voudrais évoquer ta maîtrise souveraine de l’art de la pointe sèche, des eaux –fortes, du burin, techniques dans lesquelles tu domines la matière.
Je voudrais évoquer bien davantage…

Que ces quelques lignes te soient le témoignages de mon admiration et de ma très grande amitié.

Simone Bellière 

 

Pour saluer Jean Goldmann

Peintre, graveur, critique d’art, Jean  Goldmann est effacé, discret, d’une grande gentillesse. Il parle peu, sourit aimablement, laisse apparaître dans son regard une lueur malicieuse. Il a le cœur à gauche et demeure un des fidèles compagnons de Roger Somville. Comme celui-ci, il a sans doute des barricades en réserve. Mais dans le domaine de l’art où se retrouvent les gens sensibles et sincères, il s’est prononcé pour le réalisme, pour le muralisme, pour la dignité humaine et n’a pas caché qu’il était contre le terrorisme intellectuel  exercé par ceux qui répudient la nature et la vie.

Auteur de pages savoureuses et souvent dionysiaques, il a trouvé un langage typiquement expressionniste qui selon sa propre expression, surgit au creux de la déchirure entre deux visions contradictoires du monde, chaque fois que l’artiste a mal à l’homme.

Stéphane Rey - Critique d’Art